Les soins neuroaffirmatifs

Qu'est-ce que les soins neuroaffirmatifs? 

L'infantilisation, le langage bébé et au-delà

Les compétences fonctionnelles exécutives

Les différences sensorielles et motrices

Les aptitudes sociales 

 

Qu'est-ce que les soins neuroaffirmatifs? 

Les soins neuroaffirmatifs sont un soutien qui inclut et respecte l'incroyable diversité de neurotypes, ou types de cerveau. Cette approche souligne le caractère unique de notre cerveau et élabore des plans personnalisés pour soutenir les individus plutôt que d'utiliser une approche universelle. Autisme C.-B.

Scouts Canada considère que les jeunes neurodivergent(e)s sont capables et méritent les mêmes possibilités que les jeunes neurotypiques. Nous croyons que l'égalité des chances n'est possible que lorsque nous éliminons le jugement et démantelons les stéréotypes. 

Contrairement à une approche fondée sur les déficits qui se concentre sur la « réparation », une approche neuroaffirmative reconnaît que tous les neurotypes ont des forces, des intérêts et des besoins de soutien uniques.

Les approches antiques ont mis l'accent sur l'encouragement des personnes à masquer des traits neurodivergents, comme la réduction des comportements stigmatisants et l'imitation des styles de communication neurotypiques. Toutefois, de nouvelles données laissent envisager que ces pratiques peuvent mener à la honte, à l'anxiété, à la dépression et à une diminution de l'estime de soi. 

Plutôt que de perpétuer l'idée selon laquelle les personnes neurodivergentes doivent masquer certaines caractéristiques, les soins réaffirmant la neurodiversité visent à comprendre et à informer les personnes au sujet des différences et à fournir des adaptations et des soutiens qui affirment les identités neurodivergentes. Par la suite, cela peut mener à l'autodéfense des intérêts en ce qui concerne les accommodements qui peuvent contribuer à cultiver l'estime de soi. YourMindMatters (Votre esprit compte)

Ce guide aide les animateur(trice)s à soutenir les jeunes neurodivergent(e)s dans leurs sections. 

Il fait référence à diverses différences neurodéveloppementales tout au long de l'étude, mais n'est pas ancré dans le diagnostic. La raison est d'encourager chaque jeune à se démarquer et à se perfectionner en tant qu'individu unique. 

Offrir des listes de diagnostics avec leurs présentations est une excellente information, mais implique aussi que Scouts Canada s’attend à ce que les animateur(trice)s se concentrent sur le diagnostic lorsque ce n’est pas le cas.

Il met plutôt l'accent sur les défis d'avoir un cerveau neurodivergent, et sur les méthodes pour démontrer de l'attention, de la compréhension et de la volonté d'aider chaque jeune à réussir sur son parcours unique.

En même temps, la connaissance est synonyme de pouvoir, et nous ne décourageons pas l’apprentissage. Si vous voulez comprendre des conditions spécifiques, n'hésitez pas à satisfaire votre soif de connaissances. 

 

 

L'infantilisation

L'infantilisation des jeunes consiste à utiliser le langage bébé ou un langage simpliste (pour leur âge), à ignorer leurs opinions, à contrôler leurs choix et à faire des suppositions ou des décisions en leur nom parce qu'on suppose qu'ils/elles manquent de compréhension ou ne sont pas compétent(e)s ou capables.

Pourquoi l'infantilisation est-elle nocive?

Infantiliser les jeunes revient à leur faire croire qu’ils/elles ne sont pas aussi capables que leurs pairs à qui on ne parle pas de la même manière. C'est pourquoi nous ne devons pas supposer qu'un(e) jeune n'est pas compétent(e) parce qu'il/elle est neurodiversifié(e). 

L'infantilisation prive les jeunes de leur libre arbitre et de leur autonomie. L'infantilisation constante d'un(e) enfant tout au long de son enfance a été associée à l'anxiété, à une diminution de l'estime de soi et à des aptitudes sociales entravées. En ne permettant pas aux enfants de vivre des échecs et de surmonter les défis de façon indépendante, vous pouvez, par inadvertance, empêcher les jeunes de développer leur résilience et leurs capacités de résolution de problèmes.

Autres façons de s'engager 

  • Utilisez un langage et un discours adaptés à l'âge, plutôt qu'un langage bébé. Envoyez-leur le message qu'ils/elles sont aussi compétent(e)s que leurs pairs à qui on leur parle de la même façon.
  • Soutenir l’autonomie des jeunes en les écoutant activement et en s’adaptant grâce à des accommodements appropriés pour promouvoir leur capacité à penser et à se comporter de manière indépendante.

BetterHelp (Une meilleure aide)

Les capacités fonctionnelles exécutives, les différences sensorielles et motrices ainsi que les déconnexions sociales sont des domaines clés dans lesquels les cerveaux neurotypiques et neurodivergents diffèrent. 

Les difficultés dans ces domaines se manifestent dans tout le spectre de la neurodivergence : TDAH, TSA et TOP et des défis en santé mentale tels que l'ÉSPT complexe et l'ÉSPT. 

 

 

Les compétences fonctionnelles exécutives

Autism BC (autisme C.‑B.) nous encourage à penser à la fonction exécutive comme cheffe de la direction de votre cerveau. La fonction exécutive est responsable de la prise de décisions, de la gestion du temps, de l'établissement des objectifs et de l'exécution des plans.

 

Plus précisément

  • La pensée flexible : la possibilité de changer vos pensées ou de changer de direction si un plan ne fonctionne pas.
  • La réglementation émotionnelle : gérez et réagissez avec contrôle pendant un moment difficile.
  • La mémoire de travail : en gardant l'information à l'esprit pendant quelques secondes, puis en l'utilisant, le stockage temporaire de l'information pour les tâches cognitives.
  • La concentration : rester concentré(e) sur une tâche et résister aux distractions (aussi au contrôle des impulsions).
  • La planification et l'établissement des priorités : établir des objectifs, les décomposer.
  • Le contrôle des impulsions : penser avant d'agir. Considérer les conséquences sur soi-même et sur les autres. Inhiber les réponses inappropriées. Prêter attention/ignorer les distractions.
  • L'initiation de la tâche : commencer une tâche de façon autonome et en temps opportun. Éviter la procrastination excessive. Commencer la tâche, peu importe le niveau d’intérêt.
  • L'autosurveillance : passer en revue nos propres actions et comportements en matière de rendement et apporter des ajustements au besoin. Nous évaluer en vue d'atteindre un objectif précis.
  • L'organisation + le temps : l’organisation des espaces, des tâches, de l'information, etc. Le suivi du temps.

 

 

Améliorer les fonctions exécutives

  • Communiquez : communiquer clairement et directement au sujet des besoins et des préférences favorise la compréhension mutuelle.
  • Établissez des routines : la création et le maintien de routines assurent la structure et la prévisibilité.
  • Gérez soigneusement les tâches : la répartition des tâches plus importantes en étapes plus petites les rend plus faciles à gérer.
  • Utilisez des supports visuels : les graphiques, les horaires et les rappels offrent des références concrètes pour les activités quotidiennes.
  • S'adapter aux changements : comprendre que les défis liés à la FÉ peuvent mener à des changements inattendus nécessite de la patience et de la flexibilité.
  • Collaborer à la prise de décision : faire participer quelqu'un(e) de confiance à la prise de décision favorise l'autonomie et la responsabilisation.
  • Des instructions claires : fournir des instructions claires et concises aide à mieux comprendre.
  • Soutenez l’autonomie : encourager les jeunes à exprimer leurs besoins et leurs préférences favorise l'autonomie.
  • Créez un espace sécuritaire : favoriser un environnement où les partenaires se sentent à l'aise d'exprimer leurs pensées et leurs sentiments renforce la relation.

 

Continuez à apprendre! Compréhension d'une approche affirmatif de la neurodiversité, autisme, TDAH , et comment soutenir les capacités fonctionnelles exécutives et d'autres défis neurodiversifiés auxquels font face les jeunes. Comprendre aidera à approfondir l'empathie et le soutien.

Autism BC (Autisme C.-B.)

 

Les différences de traitement sensoriel 

Nous connaissons les cinq sens : l'odorat, le goût, le toucher, l'ouïe et la vue. 

Les jeunes ayant des problèmes de traitement sensoriel ressentent trop ou trop peu de stimulation par ces sens. Ils/Elles peuvent aussi avoir de la difficulté à intégrer de l'information sensorielle. Par exemple, des choses qu'ils/elles voient et entendent simultanément, comme une personne qui parle, peuvent sembler désynchronisées pour eux. 

Les problèmes de traitement sensoriel se présentent généralement sous deux formes : l’hyposensibilité et l’hypersensibilité, bien qu’il soit courant qu’un enfant souffre des deux types.

Les enfants hypersensibles sont extrêmement réactif(ve)s à la stimulation sensorielle et peuvent la trouver accablante. Ils/Elles peuvent :

  • ne tolérer pas les lumières vives et les bruits forts comme les sirènes d'ambulance
  • refuser de porter des vêtements parce qu'ils sont froissés ou irritants, même après avoir coupé toutes les étiquettes ou les chaussures parce qu'ils sont « trop serrés »
  • être distrait(e) par des bruits de fond que les autres ne semblent pas entendre
  • avoir trop peur des balançoires et de l'équipement de terrain de jeu
  • montrer souvent de la difficulté à comprendre où se trouve son corps par rapport aux autres objets ou aux autres personnes
  • se cogner contre des objets et avoir l'air maladroit
  • avoir de la difficulté à détecter la force exercée sur un objet. Par exemple, ils/elles peuvent déchirer le papier en effaçant du texte, pincer trop dur ou faire glisser des objets vers le bas.

Les enfants hyposensibles sont sous-sensibles, ce qui les incite à rechercher une stimulation plus sensorielle. Ils/Elles peuvent :

  • avoir constamment besoin de toucher des personnes ou des textures, même si ce n’est pas socialement acceptable
  • ne pas comprendre l'espace personnel même si les enfants du même âge sont assez grands pour le comprendre
  • montrer une tolérance extrêmement élevée à la douleur
  • ne pas comprendre ses propres forces
  • être très agité(e) et incapable de rester immobile
  • aimer les activités de saut, de choc et de collision
  • avoir envie de mouvements rapides, tourbillonnants et/ou intenses

La surcharge sensorielle

  • Les crises
  • Combattre : les actions physiques agressives
  • Fuir : s'échapper, s'éloigner du danger que cela peut causer
  • Paralyser : être fermé(e), l'absence de réponse, être désengagé(e)

Ces réactions, qu'elles soient causées ou non par une surcharge sensorielle, sont difficiles à gérer. Après tout, chaque circonstance et chaque jeune sont uniques. 

 

"Paralyser", la gestion jeunes renfermé(e)s ou insensibles 

L'étape 1 

Faites preuve de calme et de patience. Parlez-leur à leur niveau en utilisant un ton calme et chaleureux.

Le langage corporel : approchez-vous calmement, les bras baissés et les paumes légèrement vers l'avant, descendez jusqu'à leur niveau.

L'étape 2 

Posez des questions. 

Des questions basées sur les choix 

En posant une question basée sur le choix, les jeunes passent d'un état d'esprit dérégulé à un état d'esprit rationnel en les poussant à prendre une décision qui exige une réflexion rationnelle. Par exemple, « Voulez-vous aller marcher et parler? Ou prendre une pause et boire de l'eau? »

En leur offrant la possibilité de reprendre leur calme en buvant de l’eau, en allant aux toilettes, en faisant une marche dans le corridor (ou dans un autre endroit sécuritaire à proximité), votre priorité est la façon dont ils/elles se sentent, vous êtes de leur côté et voulez qu’ils/elles se sentent mieux. Si votre section a un espace désigné pour se calmer, vous pouvez l'utiliser.

Ou 

Des questions directionnelles

Il faut les choisir soigneusement afin d'éviter d'escalader la situation. 

Peu importe l'âge, tout le monde a le besoin intrinsèque d'être vu et entendu, surtout dans les moments difficiles. 

  • « Qu'est-ce qui se passe en ce moment ? » Les aide à se concentrer sur la situation immédiate.
  • « Où ressentez-vous ça dans votre corps ? » Cela les met en contact avec les sensations qu'ils/elles vivent.
  • « De quoi avez-vous besoin maintenant? » Les fait réfléchir à leurs besoins immédiats

Adoptez une approche directive ou basée sur des choix au cas par cas. Par exemple, si le groupe a besoin de progresser et que vous cherchez une action immédiate de la part des jeunes, une question directive ferait probablement avancer la situation plus rapidement. 

L'étape 3 

La résolution

Faire preuve de compréhension et d'attention

Approchez le/la jeune qui éprouve une « réaction de gel » avec chaleur et compréhension, de la même manière que vous approcheriez un(e) jeune qui présente des comportements difficiles. 

Faites preuve de patience, s’il s’agit d’une situation urgente et que vous avez besoin que le/la jeune réagisse, formulez la demande clairement et calmement, faites de votre mieux pour établir un contact visuel ou recevoir une indication qu’il/elle vous entend. 

Faire de son mieux pour établir un contact visuel ne signifie pas l'exiger, ne le faites pas, car le contact visuel peut être difficile pour les jeunes neurodivergent(e)s, mais en même temps ne l’évitez pas. AutismSpeaks (L'autisme parle)

Au lieu de cela, 

  1. Atteignez la hauteur des yeux pour attirer leur attention. Essayez d'établir un contact visuel, dites-leur que vous aimeriez qu'ils/elles vous regardent, car cela vous indique qu'ils/elles vous écoutent.
  2. S'ils/elles ne répondent pas à cette offre, offrez-leur une option, répétez calmement votre objectif et expliquez que vous devez savoir s'ils/elles peuvent vous entendre et écoutent. Il peut s'agir d'un hochement de tête ou d'agiter la main en l’air.
  3. Confirmez que vous avez leur attention en cherchant à comprendre comment ils/elles vont. 

S'ils/elles ne sont toujours pas prêt(e)s à parler, essayez de poser une autre question, cette fois-ci essayez une question basée sur le choix. 

N'oubliez pas que les questions basées sur les choix peuvent faire passer les jeunes d'un état d'esprit déréglementé à un état d'esprit rationnel en les poussant à prendre une décision qui exige une réflexion rationnelle.

Si votre section a accès à un espace désigné pour se calmer à l'aide d'outils sensoriels, peut-être une tente silencieuse, encouragez les jeunes à l'utiliser. 

L'étape 4

Toujours parlez avec un parent ou un(e) gardien(ne) le plus tôt possible.

Les « sens internes » travaillent ensemble pour atteindre des mouvements coordonnés et un équilibre. 

  1. La conscience corporelle (proprioception) : la coordination, l'équilibre, la conscience globale du corps. Les récepteurs propriocepteurs sont présents dans tout le corps dans les muscles et les articulations.
  2. Le mouvement (vestibulaire) : l'équilibre, l'orientation et le mouvement de la tête. Les récepteurs vestibulaires se trouvent dans l'oreille interne. 

Les difficultés de traitement sensoriel ont d'abord été identifiées par l'ergothérapeute A. Jean Ayres, PhD. Dans les années 1970, le Dr Ayres a introduit l’idée que certains cerveaux ne peuvent pas faire ce que la plupart des gens prennent pour acquis : traiter toute l’information qui arrive par sept — et non les cinq traditionnels — sens pour fournir une image claire de ce qui se passe tant à l’interne qu’à l’externe. En plus du toucher, de l'ouïe, du goût, de l'odeur et de la vue, le Dr Ayres a ajouté les sens « internes » de la conscience corporelle. 

 

 

Les différences de motricité

Les différences de motricité peuvent se traduire par des difficultés de coordination, une démarche non coordonnée, un mauvais équilibre ou/et une mauvaise posture, une coordination œil-main, des difficultés de force et d'endurance. 

La motricité globale 

Impliquer des groupes musculaires importants, un faible tonus musculaire et une faible force corporelle peut nuire à la capacité de s'asseoir droit et entraîner des difficultés à participer à des sports ou à des récréations et, à son tour, affecter la socialisation et l'estime de soi. 

La motricité fine

Les petits muscles de la main. En cas de manque de force, de contrôle moteur et de dextérité, les enfants auront de la difficulté à dessiner, à utiliser des ciseaux et à enfiler des perles. Si de tels retards ne sont pas traités, ils rendront les activités académiques (tourner les pages, écrire, utiliser un ordinateur) beaucoup plus difficiles. Ils entrent également en jeu en ce qui concerne les compétences d'auto-assistance, notamment boutonner, fermer la glissière et utiliser des ustensiles.

 

 

Les aptitudes sociales

Le Scoutisme au cœur sert à favoriser des amitiés qui durent souvent toute la vie. 

Le développement des aptitudes sociales contribue directement à des résultats comme le bonheur et les amitiés, une dimension importante du succès dans le monde. 

Les aptitudes sociales sont les règles, les coutumes et les aptitudes qui guident nos interactions avec les autres et le monde qui nous entoure. Habituellement, les gens ont tendance à « acquérir » les compétences sociales de la même façon qu’ils/elles apprennent les compétences linguistiques: naturellement et facilement. Au fil du temps, ils/elles construisent une « carte » sociale de la façon d'agir dans des situations et avec les autres.

Pour les personnes autistes, il peut être plus difficile d'apprendre et de développer ces compétences, les forçant ainsi à deviner à quoi devrait ressembler la « carte » sociale. AutismSpeaks (L'autisme parle) 

Les principes et les stratégies clés pour concevoir et mettre en œuvre de bonnes aptitudes sociales 

  • Fournir une structure et une prévisibilité 
  • Diviser les concepts sociaux abstraits en actions concrètes
  • Simplifier le langage  
  • Travailler en équipes de deux ou en groupe, en encourageant la coopération et le partenariat
  • Offrir des occasions d'apprentissage multiples et variées 
  • Favoriser la conscience de soi et l'estime de soi 
  • Donner des occasions de pratiquer afin que les compétences soient utilisées au-delà du groupe dans des situations réelles

ChildMindInsitute (L'institut esprit d'enfant) 

AutismSpeaks (L'autisme parle)

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